Cabosse : le fruit incroyable du cacaoyer

Cabosse : le fruit incroyable du cacaoyer

La cabosse, de l’espagnol cabeza qui signifie tête, est le fruit du cacaoyer. Elle est connue dans le monde entier pour renfermer les fameuses fèves de cacao à l’origine du chocolat. Si beaucoup d’entre vous ont quelques connaissances sur ce fruit, peu de gens réalisent à quel point il est véritablement étonnant. C’est pourquoi nous vous proposons d’explorer l’incroyable histoire de la cabosse. De sa naissance à partir d’une minuscule fleur jusqu’à sa maturation en passant par tous les obstacles qu’elle peut rencontrer, vous saurez tout sur le sujet. Préparez-vous dès à présent à être émerveillé par la cabosse.

La pollinisation : de la fleur à la cabosse

 

La cabosse pousse sur le cacaoyer, un arbre tropical fascinant qui peut atteindre jusqu'à 12 mètres de hauteur. Il a pour particularité d’être ce que l’on appelle un arbre cauliflore. Il produit des fleurs sur ses branches mais également sur son tronc. Les fleurs du cacaoyer se caractérisent par leur petite taille, mesurant à peine un centimètre de long et de large. De couleurs blanches ou jaunâtres, elles possèdent une forme en coupe assez tortueuse et complexe. Ces fleurs donneront naissance aux cabosses après pollinisation.

Comme pour toutes les espèces végétales de notre planète, les fleurs du cacaoyer se doivent d’être fécondées pour donner des fruits. C’est la pollinisation, c’est-à-dire le transfert du pollen vers les ovules de la plante pour permettre leur fécondation. Pour transférer ce pollen, les plantes ont toutefois besoin d’aide.

Dans le cas du cacaoyer, cette pollinisation rencontre toutefois plusieurs obstacles. Les fleurs sont extrêmement petites. Les parties mâles de la fleur où se trouvent le pollen sont par ailleurs recouvertes par des capuchons. Les parties femelles sont, quant à elles, dans une sorte de cage fermée de tiges. Le pollen du cacao est extrêmement collant et ne peut être transporté par le vent.

 

Les fleurs de cacao ne peuvent ainsi être fécondées que par des insectes pollinisateurs faisant mois de 2 à 3 mm. On comprend donc le problème. Difficile d’ailleurs jusqu’à présent de dire avec précision qui sont ces petits insectes. Pour beaucoup, il s’agirait de moucheron. Une chose est toutefois certaine. Les fleurs de cacaoyer ne sont pas évidentes à féconder. Moins de 10 % d’entre elles sont d’ailleurs pollinisées. La cabosse est ainsi un fruit qui se mérite.

Développement de la cabosse au fil du temps

Une fois que la fécondation a lieu, la fleur commence sa transformation en cabosse. Au début, le fruit est minuscule et vert. Au fil du temps, il se développe et prend sa taille caractéristique. Elle mesure généralement entre 12 et 20 centimètres de long et pèse de 200 à 800 grammes. La cabosse subit des changements physiques et chimiques importants pendant cette période de maturation qui dure entre 5 et 6 mois.

À l'intérieur de la cabosse, les graines de cacao commencent à se former. Elles sont disposées en plusieurs rangées, enveloppées dans une pulpe blanche et douce. Généralement, une cabosse contient entre 20 et 60 graines de cacao, bien que cela puisse varier en fonction de la variété de cacaoyer.

La cabosse continue de mûrir jusqu'à ce qu'elle atteigne sa pleine maturité. À ce stade, la pulpe qui entoure les graines de cacao devient plus sucrée et dégage un arôme distinctif. C'est également pendant cette période que la fermentation se produit naturellement, transformant les précieux composés chimiques présents dans les graines et contribuant à développer les saveurs complexes du cacao.

Différentes variétés

On distingue généralement 3 grandes variétés de cacao : Criollo, Forastero et Trinitario.

Le cacao Criollo est une variété rare et ancienne. Originaire du nord de l’Amérique latine et d’Amérique centrale, elle ne représente que 5 % de la production mondiale. Le cacao Forastero est le plus répandu : 80 % de la production mondiale. Il vient de la Haute-Amazonie. Le cacao Trinitario est né d’une hybridation entre Criollo et Forastero. Cette variété a été identifiée sur l’île de Trinidad, d’où son nom.

Pour comprendre pleinement la richesse du cacao, il ne faut pas s’enfermer dans cette classification. La réalité est en effet bien plus complexe. Au fil des siècles, les mouvements de populations humaines ont entraîné l'introduction de différentes souches de cacaoyer. Ils ont ainsi engendré de nombreuses hybridations naturelles entre les différentes variétés. C'est pourquoi il est courant de trouver au sein d'une même plantation une grande diversité de variétés de cacao. Les avancées récentes de la recherche scientifique, se fondant sur des classifications génétiques, ont répertorié plus d'une dizaine de variétés de cacao. Les débats entre généticiens se poursuivent d’ailleurs toujours.

Maladies

Il faut savoir qu’environ 30 % de la récolte mondiale est perdue à cause des maladies. La maladie du cacao est un problème majeur qui affecte la production de cacao dans de nombreuses régions du monde. Elle est causée par une combinaison de facteurs, notamment un champignon appelé "balais de sorcière du Brésil", des insectes tels que le "Cocoa Pot Borer" et un virus connu sous le nom de VSD (Virus de la striure du cacao) en Côte d'Ivoire.

La maladie du balai de sorcière est l'une des principales menaces pour les cultures de cacao. Il provoque la croissance excessive de branches stériles en forme de balais. Cela entraîne une diminution significative de la production de cacao. Le champignon se propage rapidement et peut causer des ravages dans les plantations si des mesures de prévention adéquates ne sont pas prises.

Les insectes sont également responsables de la propagation de la maladie du cacao. Le Cocoa Pot Borer (Conopomorpha cramerella) est un insecte ravageur redoutable. Il attaque les fèves de cacao. Les larves de cet insecte se nourrissent de la pulpe et des fèves de cacao. La lutte contre cet insecte est un défi constant pour les agriculteurs car il peut rapidement se propager d'un arbre à l'autre.

Le virus VSD est un autre agent pathogène majeur qui affecte les plantations de cacao. Il provoque des stries sur les feuilles et les fruits de cacao. Ce virus provoque une dégradation de la qualité et de la quantité des fèves récoltées. La transmission du virus se fait principalement par des pucerons. Ces derniers se nourrissent de la sève des plantes infectées. Ils propagent ensuite la maladie lorsqu'ils se déplacent vers d'autres arbres.

La cabosse, fruit du cacaoyer, est véritablement un trésor de la nature. Ce fruit incroyable renferme les précieuses fèves de cacao qui sont à la base de la production du chocolat. Cependant, la culture de la cabosse et la production de cacao ne sont pas sans défis. Pollinisation et maladies représentent en effet des problématiques majeures. Apprécier une délicieuse tablette de chocolat, c'est ainsi célébrer un fruit incroyable qui aura su dépasser beaucoup d’obstacles. C’est aussi voir toute la magie de la nature à l’œuvre. Vous avez encore des questions sur ce sujet passionnant ? Rendez-vous dans ce cas à la Cité du Chocolat Valrhona. Le parcours interactif et gourmand vous permettra de voyager directement jusqu’aux plantations de cacao. Réservez votre créneau de visite dès maintenant.